MAINTENANCE EN RÉGIONS M&E : QUE POUVEZ-VOUS CONSEILLER SUR L’UTILISATION DES DRONES ? S.M. : Nous opérons nos solutions. Mais nous réalisons des formations. Dans un certain nombre de cas, il est question de récurrence. En fait, si le client utilise le drone toutes les semaines, cela est intéressant pour lui de devenir opérateur comme nous le sommes. Certaines sociétés comme Enedis et GRDF ont déjà fait le pas et commencent à réaliser les inspections en interne. Dans ces cas-là, nous leur fournissons le drone. Si le client devient opérateur, cela peut devenir plus rentable et il intégre un nouvel outil dans ses process. Si le client décide d’acquérir ses propres drones, notre rôle consiste alors à fournir des drones et à faire de la formation parce qu’il y a des exigences réglementaires pour les pilotes de drones afin d’aboutir à une capacité intégrée qui soit bien maîtrisée et intégrée dans les propres process de nos clients. Nous avons déjà cette expérience. électrique de Porcheville en région parisienne avec une cheminée haute de 240 m. L’accès pour l’être humain est trop risqué, celui par hélicoptère trop coûteux. L’opération a duré moins d’1 journée. Ainsi, le client gagne un temps important sur place avec le temps de déplacement du drone mais cela demande de bien préparer l’opération. Ce qui coûte cher : l’immobilisation des moyens pour la mission. Nous avions fourni à notre client une capacité héliportée. Dernier exemple : l’inspection des 300 détecteurs de fumée à la Très Grande Bibliothèque de France. Cette opération s’est déroulée en 2 fois 2 heures sans pénaliser le public car elle a été effectuée le lundi matin quand la bibliothèque est fermée au public. ● Propos recueillis par Valérie Brenugat Si le client fait appel à un opérateur, nous restons sur les fondamentaux : la qualité, la sécurité et les coûts. Sur les 4000 sociétés qui sont des opérateurs de drones en France, il n’y en a pas 4000 qui peuvent satisfaire les attentes de l’industrie en termes d’inspection. Nous en faisons partie. Quand nous nous lançons dans une opération d’inspection, nous effectuons une étude de faisabilité. Nous n’avons pas l’habitude de se lancer dans des missions où nous ne sommes pas pertinents et capables de les réaliser. L’expérience que nous avons acquise nous caractérise. M&E : POUVEZ-VOUS DONNER DES EXEMPLES D’APPLICATION DANS LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE ? S.M. : Premier mode d’action qui se passe à l’intérieur d’un site : nous avons numérisé une usine avec des structures métalliques et beaucoup d’éléments de tuyauterie. Ces usines anciennes n’ont pas de plans d’infrastructures industrielles. Pour aider à la reconstruction du plan, nous avons fait survoler un drone pendant deux-tiers d’une journée afin de recueillir toutes les données nécessaires permettant la reconstruction de l’intérieur de l’usine et de l’infrastructure métallique (tuyauterie, machines-outils…). Cette mission s’est déroulée en Allemagne et le client était très content de la prestation. Nous attendons d’autres commandes. Nous avons ainsi permis la reconstitution de tout l’intérieur de l’usine sans pénaliser fortement l’activité de l’usine. Maintenant, le client dispose d’une vue de son usine en 3D dans laquelle il peut se balader. Cela prépare donc toutes les activités de maintenance qu’on peut envisager à l’intérieur de l’usine de manière pertinente, que ce soient la gestion des risques et l’optimisation des moyens qui seront mises en œuvre. Notre autre mode d’action consiste à se rapprocher à l’extérieur du site. Nous avons réalisé une mission pour EDF sur une centrale Inspection visuelle de la cheminée de la centrale de Porcheville. ©DR 28 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°653 • Mars - Avril - Mai 2019
MAINTENANCE EN RÉGIONS ENERGIE EDF inspecté par Azur Drones Pour couvrir les besoins croissants d’inspection et de surveillance de ses installations, le groupe EDF a créé en juillet 2015 un centre de compétences drones. Son objectif : accroitre la connaissance et l’emploi des drones au sein de la société. Thomas Ryckelynck, responsable de l’activité drones chez EDF, nous en dit plus sur une inspection réalisée par Azur Drones à la centrale de Porcheville. La cheminée de la centrale de Porcheville a été examinée par un drone M&E : POUR QUELLE MISSION AVEZ-VOUS FAIT APPEL À AZUR DRONES DANS LA CENTRALE DE PORCHEVILLE ? T.R. : L’intervention d’Azur Drones sur la centrale de Porcheville nous a permis d’acquérir des nouvelles données afin de tester des outils de traitement de données développés par notre R&D. ©DR Thomas Ryckelynck responsable Activités Transverses Drones chez EDF. MAINTENANCE & ENTREPRISE : QUEL EST VOTRE PARCOURS ? Thomas Ryckelynck : Ingénieur de l’École de Géologie de Nancy, j’étais expert et chef de projet pendant 10 ans dans le stockage souterrain de gaz naturel pour une filiale d’Engie. Depuis 2015, l’année de la création du Centre de Compétences Drones, j’ai rejoint EDF pour y animer et piloter l’émergence du recours aux drones pour les activités d’EDF. Avec le Centre de Compétences Drones d’EDF, une équipe dédiée a été mise en place pour aider au déploiement de ce nouvel outil et au développement de nouvelles méthodes de travail afin de répondre aux besoins d’EDF. Cette discipline évolue très rapidement tant techniquement que réglementairement et regroupe beaucoup d’acteurs. Notre équipe joue un rôle central pour EDF dans la mise en relation de ces acteurs et du personnel EDF pour les actions réalisées au moyen de drones. Les missions du centre de compétences sont : préparer l’avenir par des expérimentations, des développements technologiques et la réalisation des veilles réglementaires et technologiques, et assurer un service d’appui aux autres équipes d’EDF afin d’utiliser les drones dans leurs propres métiers. Notre intérêt porte sur l’inspection de grands ouvrages de génie civil et l’amélioration des techniques actuelles. Nous cherchons également à déterminer les limites d’application des méthodes utilisant des drones qui sont maintenant régulièrement employées par EDF pour inspecter ses ouvrages. Pour cette expérimentation, nous avons choisi de revenir sur le site de Porcheville compte tenu des grandes dimensions de l’ouvrage de génie civil (cheminées d’une hauteur de 220 m pour un diamètre de 20 m à la base et de 11 m au sommet). Nous avons donc confié à Azur Drones la réalisation de l’inspection d’une cheminée par drone avec l’acquisition de photos de très grande résolution ceci afin d’être en mesure d’observer les moindres détails de la cheminée. « Nous étions intéressés pour inspecter un grand ouvrage de génie civil permettant de vérifier la faisabilité et l’application des méthodes appliquées aux drones. » M&E : QUELLE PRESTATION D’AZUR DRONE AVEZ-VOUS SÉLECTIONNÉ ? T.R. : Nous avons fait appel à cette société pour prendre l’ouvrage en photo avec une acquisi- MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°653 • Mars - Avril - Mai 2019 I29
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