Maintenance & Entreprise n°663

MAINTENANCE 4.0

MAINTENANCE 4.0 FABRICATION ADDITIVE des activités de Total. En effet, les délais d’approvisionnement plus courts permettront de réduire les stocks. Certaines pièces détachées passent des années sur une étagère pour finalement ne jamais être utilisées. A l’avenir, elles seront imprimées à la demande. C’est donc autant d’énergie et de matière première qui ne seront plus gaspillées. » L’amélioration de la performance permet, en effet, de fabriquer des équipements plus compacts, plus légers, nécessitant moins de matière première et moins énergivores. Les formes complexes que permet la FA sont très bien adaptées aux équipements de capture du CO2 – un domaine dans lequel Total investit fortement. Enfin, le fait de réparer plutôt que racheter a également un impact positif sur le bilan carbone. DIFFÉRENTES TECHNOLOGIES INNOVANTES Réalisation de la roue par fonderie, par AFHS 3D pour Total Energies Total Energies a fait donc appel à plusieurs technologies. La technologie FDM est couramment utilisée pour du dépannage rapide sur nos lignes de production. Les outillages réalisés en plastiques peuvent se substituer aux métalliques temporairement afin de ne pas arrêter les lignes de production. Deux atouts : la disponibilité rapide de l’outillage et son coût, grâce à des imprimantes 3D bon marché (quelques milliers d’euros). La plupart des sites de production Hutchinson se sont déjà équipés de ce type d’imprimantes, et les utilisent quotidiennement. La technologie SLM est, quant à elle, utilisée pour le remplacement de composants métalliques. Ces pièces sont censées répondre aux exigences de leur fonction au moins aussi bien que les pièces d’origine. La technologie SLM permet de se substituer à la fonderie pour la réalisation de pièces de rechange, y compris très complexes, dans des délais beaucoup plus courts (de plusieurs mois à quelques semaines). Cependant, les machines couramment disponibles sont limitées quant à la taille des pièces qu’elles permettent de fabriquer (300 mm maximum). Elles sont onéreuses (entre plusieurs centaines de milliers ou plusieurs millions d’euros) selon la taille et la performance de la machine. Compte-tenu des contraintes technico-économiques de la technologie SLM, on l’utilise en mode sous-traitance. Par ailleurs, la technologie WAAM ou Soudure Arc-Fil permet de réaliser des pièces métalliques de grande taille (plusieurs mètres), de géométrie simple. Elle s’apparente à de la soudure conventionnelle et l’équipement nécessaire (robot + tête de soudage) est peu onéreux comparé au SLM. Elle entre en « Un bel exemple d’outil de forage imprimé 3D a également été réalisé courant 2020. » © DR concurrence avec la forge et permet de réduire les délais d’approvisionnement de plus d’un an à quelques semaines. Edwige Ravry et Victor Zarifé notent aussi : « Nous avons également recours à la Fabrication Additive dite « indirecte » qui consiste à imprimer un moule en sable par la technologie Binder Jetting, puis une pièce métallique est réalisée par fonderie classique. » En outre, Total Energies a déjà fait appel à la fabrication addditive de pièces de rechange pour la maintenance. Les deux experts racontent : « L’été 2020, une panne d’instrumentation sur un bassin d’eau à la Raffinerie de Donges a mené à l’endommagement de 6 pompes qui ont tourné à vide. Il a fallu remplacer les roues et pour ce faire la raffinerie a eu recours à la fabrication additive indirecte ce qui a permis une réduction des délais et des coûts de 50 %. » Afin que le rêve de la réduction des stocks devienne réalité, Total Energies est en train d’explorer avec ses fournisseurs la possibilité d’acheter des pièces détachées « virtuelles », des fichiers 3D qui seraient imprimés à la demande, près des sites. Cela nécessite de passer au crible les centaines de milliers de références de pièces détachées que la multinationale utilise et déterminer la faisabilité technique ainsi que l’attrait économique de la Fabrication Additive. Selon les experts, il faut également développer des procédures de qualification adéquates ainsi que des outils numériques permettant le stockage, l’envoi et la traçabilité de ces pièces détachées virtuelles, en toute sécurité ● Valérie Brenugat « Cross-over » brut de fabrication, fabriqué dans le cadre d’un projet « open innovation » par Total Energies, Vallourec et Ramlab © DR 24 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°663 • Août - Septembre - Octobre 2021

Spécial Centre Ouest MAINTENANCE EN RÉGIONS LA MAINTENANCE DANS LE CENTRE OUEST © DR SOMMAIRE 26 Chantiers de l’Atlantique et ses installations de production, levage et matériels roulants 30 Elemic : une maintenance industrielle choletaise 32 Une connexion électrique sûre et robuste, c’est quoi ? 34 Huguet Maintenance : une première expérience réussie pour Ciments Calcia MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°663 • Août - Septembre - Octobre 2021 I 25