MAINTENANCE EN RÉGIONS AVIS D’EXPERT Haropa - Port de Rouen : la maintenance est une exigence quotidienne Le maintien des installations portuaires à un haut niveau d’opérabilité est un élément essentiel de l’activité et la compétitivité de Haropa - Port de Rouen. La maintenance des ouvrages et outils portuaires est, en outre, indispensable pour garantir un niveau de sécurité optimal. DES CAPTEURS SUR LES BOLLARDS © Haropa - Port de Rouen David Legros Chef du Service Territorial Honfleur/Port- Jérôme Pour un établissement comme le Port de Rouen, il convient plutôt de parler de maintenance au pluriel. A commencer par celle des ouvrages et infrastructures portuaires comme les quais, les appontements, les fronts d’accostage et systèmes d’amarrage. Des équipements essentiels pour l’accueil des navires et l’activité commerciale. « Nous faisons une distinction entre l’état mécanique d’un ouvrage et ses fonctions d’usages. Concernant l’état mécanique, il s’agit d’inspections, souvent visuelles, portant sur la structure elle-même afin de vérifier l’état des pieux, des dalles de béton et des terre-pleins. Elles pourront être complétées par des investigations spécifiques. En ce qui concerne les fonctions d’usage, le port de Rouen, avec la collaboration de différents services contrôle les échelles, passerelles et autres équipements. Les vérifications concernent également les réseaux d’électricité et d’eau pour l’avitaillement des navires en escale », détaille Sylvain Gardet, chef du Service Etudes et Travaux d’Infrastructures (SETI) de Haropa - Port de Rouen, en charge de la politique de gestion du patrimoine des ouvrages portuaires. Port de Rouen. « Notre méthode de gestion est basée sur des visites régulières et comparées des ouvrages. Nous établissons un classement de 1 à 4 pour qualifier l’état mécanique des éléments d’ouvrages. Un indice stratégique de l’ouvrage défini, en fonction de son utilisation et de son importance pour le port, nous permet d’établir un ordre de priorité des interventions ou réparations », précise l’ingénieur. Les inspections de contrôle sont effectuées par des sociétés prestataires choisies par le Port de Rouen. Les éventuels chantiers sont ensuite lancés en accord avec les opérateurs portuaires, en tenant compte de leurs contraintes d’exploitation. Si nécessaire, des travaux d’urgence sont engagés avant un chantier de réhabilitation. « Nous avons mis en place des jauges afin de mesurer les efforts subis par les bollards. » Sylvain Gardet Les équipes dirigées par Sylvain Gardet ont parfois recours à des outils de pointe pour affiner leurs connaissances sur les contraintes exercées sur certains équipements. « Nous avons mis en place des jauges afin de mesurer les efforts subis par les bollards. Nous avons un schéma d’amarrage des navires qui prend en compte le flot, mais nous avons une certaine méconnaissance de ces efforts, d’où la mise place de ces capteurs. C’est une nouveauté pour nous et nous voulons compléter les expériences faites par d’autres Grands Ports Maritimes », ajoute Sylvain Gardet. Les quais urbains du Port de Rouen sont, dans leur grande majorité, constitués de fondations en bois. Afin d’optimiser la gestion de ce patrimoine et mieux connaître l’état de dégradation des pieux, Haropa - Port de Rouen avait signé une convention de recherche sur le bois avec l’IFSTTAR (Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux) pour participer à une opération nationale sur le sujet. DIGUES SOUS SURVEILLANCE A Honfleur, Radicatel et Saint-Wandrille, dont les installations et quais dépendent du Port de Rouen, l’essentiel des opérations de maintenance est orienté sur les digues du chenal de navigation et les berges de la Seine. « Nous avons environ 60 km de digues clas- 24 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°655 • Septembre - Octobre 2019
MAINTENANCE EN RÉGIONS UN SERVICE D’ASTREINTE ÉLECTRIQUE / AVITAILLEMENT À ROUEN © DR Remplacement de défenses en bois. sées au titre de la prévention des inondations dans l’estuaire sur plus de 120 km de berges gérées par le port, indique David Legros, Chef du Service Territorial Honfleur/Port-Jérôme. Nous réalisons des rapports de surveillance annuelle et des visites techniques approfondies en interne. Des travaux de réparations sont ensuite programmés et réalisés par des entreprises extérieures spécialisées. Nous utilisons le SIG 1 du de Haropa - Port de Rouen, des tablettes et un GPS pour établir ces différents rapports, cartographier l’état de nos ouvrages et assurer le géo-référencement et le suivi des interventions de réparation. Un drone piloté par un technicien de notre équipe permet également de faciliter et de sécuriser nos inspections sur site et contrôler les travaux». En dehors des digues, les interventions portent essentiellement sur les dommages subis par nos ouvrages portuaires comme la remise en état des boucliers de quai (défenses). Les réseaux et la voirie constituent le second axe majeur de la maintenance à Honfleur. « Cela concerne les nids de poule, la signalisation horizontale et verticale et autres reprises de dégradations constatées sur les routes d’accès aux terminaux. Enfin, les espaces verts nécessitent aussi un suivi régulier avec des opérations de fauchage, de nettoyage et d’élagage des arbres. Nous consacrons entre 250 000 et 300 000 euros par an pour l’entretien de nos installations, l’essentiel de ce budget étant consacré aux travaux réalisés sur les digues », conclut David Legros. A Rouen, dans le port Amont, la maintenance est gérée par le Service Territorial de Rouen (STR), dont l’activité est similaire à celle de Honfleur, avec cependant, un espace géographique beaucoup plus étendu, des quais et terminaux plus nombreux et donc des interventions plus fréquentes. Un service d’astreinte électrique permet de garantir une réactivité indispensable à la sécurité des installations et à leur bon fonctionnement. « Nous réalisons des travaux de voirie, de la maintenance électrique sur la signalisation, l’éclairage public, la vidéo surveillance du boulevard Maritime, les transformateurs électriques d’alimentation des terminaux, ainsi que sur les réseaux d’eau qui concernent l’avitaillement des navires, explique Alexis Desnos, responsable du Pôle Travaux de STR. Concernant les ouvrages maritimes, nous vérifions l’état des défenses des quais, des fronts d’accostage, échelles et passerelles. Nous procédons aussi à des opérations de graissage et de vérification des crocs d’amarrage et de largage des navires ». Le Service Territorial de Rouen veille également sur l’état des bollards 2 et réalise des travaux de peinture et de numérotation de ces équipements. Une politique d’entretien des bâtiments, des voiries, des terre-pleins et des espaces verts figure également dans les missions du service. Enfin, les berges du fleuve font également l’objet d’une attention particulière. « Nous avons un programme d’entretien afin de savoir ce qui a été fait, ce qui doit être entrepris et repérer les urgences éventuelles. Ensuite, les travaux peuvent être réalisés en interne, mais le plus souvent, nous faisons intervenir des entreprises spécialisées. La maintenance portuaire est souvent faite de surprises au quotidien », conclut Alexis Desnos. 2. Bornes d’amarrage. David Legros « Nous consacrons entre 250 000 et 300 000 euros par an pour l’entretien de nos installations, l’essentiel de ce budget étant consacré aux travaux réalisés sur les digues. » David Legros 1. Système d’information géographique. Capteurs sur des bollards. © DR MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°655 • Septembre - Octobre 2019 I25
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